Séjour en montagne avec ANCV

Site ‘’ PRAZ sur ARLY – L’Alisier’’

du 17 au 24 juin 2023

Le groupe se retrouve à la gare de Rennes comme prévu à 11h30 le samedi 17 juin, venant de Saint Brieuc, Brest, Quimper, Lorient, Auray, Vannes, Quimperlé…sans oublier bien sûr les Rennais ! L’embarquement se fait à 12h30 pour une arrivée sans problèmes à Lyon Part Dieu 4h plus tard. Le bus nous attend à la gare routière, 2h30 de trajet, pour monter à Praz sur Arly. Après avoir quitté l’autoroute le paysage change et nous apercevons les premières chaînes de montagne, enneigées, les sapins bordent la route et les torrents dévalent les pentes. Sur le trajet nous passons sous de nombreux tunnels protecteurs pour les avalanches et nous arrivons à 19h30 au village vacances où nous sommes accueillis par Emilie. Après la remise des clés chacun s’installe avant le dîner et notre première nuit en montagne.

Dimanche 18 juin

Une matinée de repos bien appréciée après le voyage. L’après-midi le club nous propose une balade de découverte des environs. Les boules, la lecture, et une randonnée sont au programme. Un groupe se forme pour une randonnée et se sépare l’un vers le lac de Praz plus accessible et les plus courageux choisissent de grimper vers un point de vue « les châteaux ». Après de rudes montées et le temps passant nous choisissons, un peu dépités, de redescendre sans avoir atteint le but. Des troupeaux de moutons et de chèvres paissent tranquillement sur le trajet de la descente. Avant le dîner nous avons le pot d’accueil et la présentation des excursions prévues pendant notre semaine avec Claude qui sera l’un de nos guides durant le séjour. Et là surprise les excursions ne correspondent pas à celles définies lors de la conception du voyage. Après discussion avec la directrice du centre, les choses s’aplanissent.

Lundi 19 juin

Nous partons pour le lac du Bourget une excursion « déjeuner-croisière » non prévue à notre programme mais déjà réservée par Bélambra. Ce lac naturel au pied de Chambéry et d’Aix Les Bains prend sa source au Gothard et est alimenté par les eaux glaciaires. C’est le plus grand lac naturel de France, 18km de long, 3km de large et 145m de profondeur, entouré par le massif de l’épine, la dent du Chat, la Chambotte, le mont Renard et les Bauges. Nous descendons par les Gorges d’Arly et passons Flumet une ville très animé par la foire aux bestiaux. L’architecture reflète une influence italienne. Le trajet se poursuit par Ugine, une ville industrielle avec une activité centrée sur l’acier avec les groupes Ugitec et Framatone. Nous continuons vers Albertville connue pour les JO de 1992. La route est bordée de petits chalets et de troupeaux de moutons de race Marthod typique de Savoie.  En direction de Chambéry le massif de Bauges se profile. Le parc naturel des Bauges dans la vallée de la Maurienne est protégé pour la faune et la flore et l’on aperçoit le massif de la Chartreuse et une vue sur la chaîne des Belledonne enneigée en direction de Grenoble. En direction du Bourget du Lac nous faisons une halte improvisée par Claude notre guide de la journée au bord du lac afin d’apprécier la vue. Des échanges se font avec un pêcheur qui remet à l’eau les carpes. Le niveau du lac est régulé par le canal de Savières, un mouvement se fait tantôt du Rhône vers le lac tantôt du lac vers le Rhône. Nous repartons en le longeant jusqu’à Aix Les Bains réputé pour son casino et ses thermes. Nous embarquons pour notre croisière à bord du bateau pour un déjeuner fort copieux profitant d’une météo des plus agréable qui nous permet d’accéder à la terrasse du bateau. Le lac a gardé son côté sauvage avec une faune composée entre autres de castors et de lynx sur ses rives. C’est un couloir de migration pour les oiseaux et Les cormorans y sont également présents.  Côté poissons on y trouve du brochet, du silure, de la carpe, de l’omble chevalier et de la sandre. Sa couleur vert émeraude met en valeur les hôtels du 19ème siècle et ses plages, et l’abbaye royale de Haute Combe où reposent de nombreux souverains de Savoie. Nous remarquons une grange batelière achevée en 1170 avec son ponton pour décharger les marchandises. Au château de Saint Gilles nous opérons un demi-tour et passons devant Brisons Les Oliviers qui doit son nom à une végétation méditerranéenne et la baie de Grézine. La croix du Nivolet se détache au sommet du massif des Bauges. Alors pourquoi la Dent du Chat : la légende dit qu’un chat énorme rôdait sur la montagne ronde et mangeait les femmes et les enfants dans les alentours. Les hommes étaient épargnés car considérés trop durs par le monstre ! Les chasseurs attrapèrent le chat qui passa de vie à trépas. Ils lui arrachent une dent et en signe de victoire la plantent au sommet de la montagne.  La dépouille du chat enchaînée est jetée dans le lac. Aujourd’hui quand se lève « la traverse », un vent très fort, l’on dit que la dépouille du chat s’agite pour se libérer de ses chaînes. Dans un univers plus romantique le poète Lamartine l’a également célébré. Ecrit dans la douleur de perdre l’être aimée il a écrit « le lac » au cours de son séjour à Aix les Bains en septembre 1817. Et c’est la fin de la croisière et le retour à Aix Les Bains. Nous reprenons le bus pour le chemin du retour en faisant une halte à Chanaz, la petite Venise du Lac du Bourget. Ce charmant petit village au bord du canal de Savières abrite un village d’artisanat. Chacun se promène à son rythme dans les ruelles étroites et au bord des canaux.

Mardi 20 juin

Après la journée entière d’excursion de la veille nous avons une matinée de repos que chacun occupe à sa guise : boules, randonnées, lecture ou rien… Nous partons l’après-midi pour Annecy avec pour guide Véronique. Nous prenons la route vallonnée des Gorges d’Arly avec notre chauffeur Éric, le roi des virages en douceur. Les vaches emblématiques de Savoie Abondance et Tarine paissent tranquillement sur les alpages le long de la route. Nous arrivons à l’embarcadère pour une croisière sur le lac de belle couleur bleue. D’origine glaciaire il fait 14km de long sur 3km de large avec une profondeur de 41m. Les activités nautiques y sont très nombreuses : baignade, voile, croisière, canoé kayak, optimist, paddle, pédalos. Le mont Veyrier culminant à 1300m d’altitude domine la rive orientale du lac et à ses pieds la ville de Veyrier du Lac. Le massif des Bornes domine le château de Menthon-Saint-Bernard du 13ème siècle et le palace. Les rives boisées sont une réserve pour les oiseaux. Le plus ancien village autour du lac Saint Jorioz possède une belle plage aménagée. Nous apercevons l’ancien palace « Beau Rivage » devenu un hôtel 4 étoiles. Et c’est le château des ducs de Savoie du 12ème siècle et le retour en baie d’Annecy. Nous partons pour la visite de la vieille ville. Après une rude montée nous arrivons au château pour trouver hélas porte close.  Nous redescendons vers la prison emblématique par son architecture en granit et grès. Nous empruntons des petites rues, des passages couverts afin de se protéger de la boue autrefois. Après la petite cathédrale Saint Pierre de style gothique nous regagnons le bus pour le retour en longeant « Les Paquiers » une aire de loisirs. Autrefois c’étaient des prés marécageux, des champs communs pour y mettre les vaches, avant de monter aux alpages. L’itinéraire du retour nous fait passer par le col des Aravis 1487m qui n’est pas sans rappeler des souvenirs de jeunesse et de vélo à Monsieur COTIILARD. Sur le trajet nous passons par le plateau des Glières, un lieu de la résistance, Thones la capitale des Aravis et du reblochon avec ses vaches Abondance, Tarine et Montbéliarde, La Giettaz avec ses petites chapelles bordant la route. Véronique nous fait remarquer des trous dans la roche, la trace d’anciennes carrières d’ardoise. Et nous remontons les gorges de l’Arly, un trajet qui devient familier pour rentrer au centre.

Mercredi 21 juin.

C’est la destination très chic, Megève, que nous visitons ce matin. La baronne de Rothschild en 1926 est à l’origine de la station en créant un hôtel innovant et traditionnel. Dès 1929 il y avait 25 hôtels à Megève. Le village se développe entre les deux guerres et 1933 voit le premier téléphérique pour transporter les skieurs et la création de l’école de ski français, ESF, par Emile Allais. Les premiers skis métalliques voient le jour en 1960. La maison Allard une institution à Megève est à l’origine de l’invention du fuseau de ski en 1926.  Les secteurs d’activité de la culture du chanvre et du lin pour les cordes et les tanneries se sont arrêtés à la deuxième guerre mondiale. Aujourd’hui le village est tourné vers le tourisme. Les calèches conduites de main ferme par des agriculteurs et agricultrices, une activité annexe pour eux, nous attendent pour une promenade d’1h. Le groupe se scinde en 2, une moitié en calèche et l’autre moitié à la découverte de la vieille ville avec Sandra notre guide du jour. La balade en calèche débute par le centre, les quartiers résidentiels aux nombreuses demeures fermées, les chalets plus modestes avec de petits jardins puis les fermes. Elles ont en moyenne une superficie de 20 hectares pour 20 vaches qui fournissent le lait pour le fromage. La traite se fait à 3h du matin puis à 3h de l’après-midi. Nous passons au milieu des prairies avec les vaches Abondance. De retour en ville nous passons devant l’église du 13ème siècle avec son clocher à bulbe et sa porte de 1692 de style baroque savoyard. A la descente des calèches nous partons à la découverte à pied de la vieille ville avec Sandra. Les petites rues à la taille des calèches, le mode de déplacement à l’origine, sont bordées de vieilles maisons décorées de bois sculptés. La sculpture du bois est une activité toujours pratiquée en hiver. Un petit pont nous permet de passer sur Le Planay. Nous passons devant le départ du chemin des chapelles. Aménagé entre 1840 et 1878 le chemin avec ses 15 stations figurant les stations du Chemin de Croix menant au Golgotha de Jérusalem, mène au plateau du mont d’Arbois offrant une vue panoramique sur la haute vallée d’Arly et les contreforts du Mont Blanc. Au détour d’une rue un ancien lavoir rappelle des souvenirs de famille à notre guide. Nous flânons dans les petites rues avec le plaisir de regarder de très belles devantures. En fin de matinée les deux groupes se retrouvent pour le retour au centre. Après le déjeuner Jean-Claude notre guide de l’après-midi nous emmène en Beaufortin à la découverte du fromage « le beaufort » à Beaufort sur Doron. Un joli trajet nous fait passer par le village de Notre Dame de Bellecombe et son clocher à bulbe. Nous prenons le col des Saisies avec en face la chaîne du Beaufortain et ses beaux alpages. Puis nous arrivons face au massif du Mont Blanc avec en bas dans la vallée Arêches et le hameau de Boudin avec ses chalets échelonnés à flanc de montagne. Nous faisons une halte au village de Hauteluce situé à 1136m d’altitude. Après avoir passé son pont habité nous découvrons son église classée de St Jacques d’Assyrie. De style baroque savoyard et datant du 17ème siècle elle possède un clocher à bulbe, de beaux ornements intérieurs. A l’extérieur nous découvrons sa façade décorée, le cadran solaire avec deux figures : le guépard signe d’opulence et nous reconnaissons l’Ankou.  Après une photo de groupe nous repartons pour la visite de la coopérative de Beaufort où nous sommes accueillis par le directeur. Après avoir reçu chacun et chacune une charlotte pour se couvrir la tête nous sommes autorisés à pénétrer dans la cave où règne la température de 9°. Le fromage Beaufort permet aujourd’hui à tout un territoire de vivre. Nous entrons dans des galeries où sont stockées de 300 à 400 meules de fromage. La coopérative en contient environ 40 000 au total. Six mois et demi minimum de vieillissement sont requis pour la vente. 400 litres de lait sont nécessaires pour faire une meule. Pour ce fromage le lait vient exclusivement des vaches Abondance et Tarine. L’été elles sont dans les alpages et l’hiver elles sont nourries avec du foin de la zone Beaufort.  Les meules ont gardé la forme concave qui vient des cordes qui les creusaient autrefois lors de la descente des alpages pour la vente en ville. Les fromages sont retournés deux fois par semaine par un robot. Toute la chaîne de fabrication est tracée : chaque fromage porte une étiquette réglementée avec les indications du mois, de la coopérative, du jour depuis le 1er janvier et du numéro de la cuve où a cuit le lait. La coopérative a été fondée en 1961 avec 5 producteurs. Aujourd’hui ils sont 287. Un homme Maxime Viallet s’est énormément investit dans l’aventure du beaufort et la conservation des beaux paysages de la région. Nous retrouvons une température plus clémente pour la visite de l’exposition et une dégustation d’un beaufort d’été avec un petit verre de Roussette, un vin local. Après quelques achats nous reprenons le chemin du retour avec un arrêt au col des Saisies et sa chapelle Notre Dame de Haute Lumière, malheureusement fermée.

Jeudi 22 juin

L’ordre des excursions ayant été modifiée nous nous retrouvons avec une journée libre. Le matin le club nous propose une petite balade. Une averse nous oblige à nous mettre à l’abri. Quelques-uns se réfugient chez Intersport tout proche et c’est l’occasion de faire du shopping ! L’après-midi plusieurs randonnées s’organisent : Le Gâteau et la crête du Sciozer, le lac des Evettes, le Réon d’en Haut. Certains choisissent de découvrir à Megève le chemin des chapelles. D’autres font la sieste, lisent ou continuent le shopping. Un gros orage éclate en soirée avec une pluie diluvienne forçant quelques-unes à rentrer en courant et obligeant d’autres à se mettre à l’abri dans une étable avant de rentrer au club. A la fin du dîner, surprise, nous fêtons les anniversaires d’Annick et de Claire avec les bougies et les gâteaux commandés au pâtissier du club.

Vendredi 23 juin

C’est l’excursion Chamonix et mer de glace. Le trajet nous fait passer par Combloux une très jolie station de charme. Jean-Claude, notre guide nous fait remarquer une présence importante de granit. Ces blocs ont été déposés par les glaciers et autrefois « les graniteurs » travaillaient dans les carrières. Puis voici Sallanches bordée par le massif des Aravis, le massif du Mont Blanc et le massif du Faucigny. Nous passons par le tunnel routier de Chavant pour traverser la station village des Houches et arriver à Chamonix au pied du Mont Blanc. La première ascension du Mont Blanc a eu lieu le 8 août 1786 par Jacques Balmat. Pratiquant la chasse aux chamois, il avait une parfaite connaissance de la montagne. Horace de Saussure avait lancé une compétition avec une forte récompense pour la conquête du Mont Blanc ; Jacques Balmat se lança dans la compétition et y parvint lors de sa troisième tentative avec le docteur Paccard bon alpiniste également. Ils partent à l’assaut du sommet le 8 août sans cordes, piolets ni crampons et parviennent au sommet à 18h23. En juillet 1808 il est accompagné de Marie Paradis qui devient la première femme à gravir le mont. La Compagnie des guides de Chamonix née le 24 juillet 1821, compte aujourd’hui plus de 200 membres, guides de haute montagne et accompagnateurs en montagne. Depuis Chamonix à 1035m d’altitude nous prenons le train pour monter à la Mer de Glace. Le trajet est un spectacle à lui tout seul que ce soit en montée ou en descente. Ce petit train à crémaillère nous mène jusqu’à la gare de Montenvers, à 1913m d’altitude. Nous voici devant la Mer de Glace, le témoin des changements climatiques de notre époque. Nous prenons les télécabines pour accéder à la terrasse en contrebas et profiter du panorama. La Mer de Glace est retirée aujourd’hui plus au loin, striée de bandes sombres et claires. Tout le groupe ne pouvant descendre à la grotte de glace, environ 400 marches, nous reprenons le train pour la descente. Le trajet du retour vers le club pour le déjeuner nous fait passer par Saint Gervais et une dernière vue sur le glacier des Bossons et le sommet du Mont Blanc. Nous aurions aimé passer davantage de temps sur ce site exceptionnel… L’après-midi chacun vaque à ses occupations, début des valises, dernière randonnée, quelques achats avant de nous retrouver pour un apéritif sur la terrasse afin de finir le séjour de façon festive !

Samedi 24 juin

C’est le retour en matinée vers Lyon en descendant pour la dernière fois les gorges de l’Arly, nous quittons les paysages de montagne. Le train à 12h21 nous ramène à 16h 21 en gare de Rennes. Le groupe se sépare, les Rennais à domicile et les correspondances vers Brest, Saint Brieuc, Vannes, Auray, Lorient et Quimperlé pour les autres.