Site ‘’St Jean de Monts – Les Grands Espaces’’
8 jours – du 5 au 12 juin 2021
Après bien des incertitudes et des interrogations nous voilà à destination du voyage ANCV. Nous sommes arrivés samedi 5 juin sous le soleil en Vendée, à St Jean de Monts, une station balnéaire bordée d’une plage de 8 kilomètres, située sur la Côte de Lumière. Le nom du département est issu d’une rivière s’appelant « La Vendée ». Elle a pour symbole le double cœur surmontée d’une couronne et d’une croix, fidèle à Dieu, fidèle au roi. C’était la devise de Louis Marie GRIGNAN De MONTFORT, le père de la Vendée militaire. A la révolution ce symbole était arboré par les combattants pour se protéger et a été adopté dans les années 1960, pour représenter la région. Nous allons y séjourner pendant une semaine. Notre groupe de 48 personnes regroupent les adhérents du 22, 29, 35 et 56 (10, 12, 12,14 respectivement). Après l’installation dans nos bungalows nous nous retrouvons pour le dîner. Patience (contraintes sanitaires obligent) : les animations en soirée reprendront à partir du jeudi 10.
Dimanche 6 juin le pot de bienvenue nous accueille à 11h. Nous faisons connaissance avec l’équipe de Bélambra dont Claire responsable de l’animation qui nous accompagnera dimanche et lundi. Après le déjeuner nous partons sur le front de mer pour une balade. Le remblai d’une longueur de 5km est bordé d’immeubles des années 1970 en forme de paquebot ou de vagues, ainsi que l’immeuble « Arc en Ciel » construit en collaboration avec LE CORBUSIER. Une halte sur « l’Estacade » crée en 1963. C’était l’embarcadère de l’île d’YEU. Long de 400m ce ponton est aujourd’hui le rendez-vous des pêcheurs. Sur la plage des poteaux surmontés d’une maison, d’une locomotive, d’un poisson et d’une banane nous interpellent. Ce sont des repères pour les enfants, plus explicites que des lettres. Avant de bifurquer sur l’avenue de la mer nous remarquons la statue de « La Baigneuse » de Henri MURAIL. Nous empruntons cette avenue commerçante très animée et fréquentée en ce dimanche après-midi. Le retour au club se fait par des rues plus calmes et arborées. Une séance de tir à l’arc nous attend. Une découverte pour nos amateurs débutants. Ils découvrent la cible à 10m, la difficulté pour tendre l’arc et les flèches (à ventouse !). Ils ont tiré 30 flèches chacun et ont trouvé cette activité amusante. Le podium : Alain du 29, Annick puis Monique du 22. Les uns et les autres ont profité de ce temps libre pour se promener sur la plage et dans les dunes, ou se baigner à la piscine du club.
Lundi 7 juin est une journée libre où nous pouvons profiter des activités du club. En effet le petit train prévu au programme n’a pas pu se faire : la mairie de St Jean de Monts ne l’ayant pas autorisé à circuler avant le mois de juillet. Le matin nous nous sommes retrouvés pour marcher autour du lac, un espace naturel aménagé par la mairie pour les activités scolaires de paddle et de Kayak. C’est également un site de pêche très fréquenté. Beaucoup de fleurs bordent le sentier dont de nombreuses orchidées. Après le déjeuner chacun profite de cette après-midi libre pour les activités du club (fabriquer sa lessive, jouer à la pétanque et danser le madison). Ou choisit de jouer aux cartes, de se baigner à la piscine ou à la plage, de découvrir les environs, de faire du vélo ou de ne rien faire, le tout toujours sous un soleil radieux.
Ce mardi 8 juin nous débutons la journée par une marche sur le sentier d’Eole dans la forêt de pins et d’érables attenante au club. Cette forêt domaniale entièrement plantée afin de stabiliser les sols, s’étire sur les dunes du littoral sur 25km (pour 2,5 de large). Une promenade très agréable sur des sentiers bien ombragés. Après le déjeuner nous partons à la découverte du marais vendéen breton. C’est un pays plat avec des fossés et des haies qui s’étend de Bourgneuf en Retz jusqu’à St Hilaire de Riez en limite du duché de Bretagne, d’où le nom « marais vendéen breton ». Ce sont 40 000 hectares gagnés sur la mer. A l’origine c’étaient essentiellement des marais salants. Le marais est aussi une terre de moulins à vent. Le premier voit le jour au 12ème siècle au retour des croisades en orient rapporté d’Afghanistan par les seigneurs. Jusqu’à la révolution il fallait payer au seigneur qui en avait la propriété une dîme pour moudre le grain. Les ailes en bois ont remplacé les ailes en toile allégeant le travail du meunier qui devait les déplier. Le mécanisme dont les dents sont en bois, les meules et les ailes pèsent au total 9 tonnes, 2 tonnes pour les meules et 3,6 tonnes pour les ailes. Les meules en silex de la région parisienne sont l’élément principal dont le prix peut atteindre la moitié du prix du moulin. Celle du dessus a pour nom « la tournante » ou « la courante », celle du dessous « la dormante » ou « la gisante ». Elles doivent être affutées régulièrement à l’aide d’outils spécifiques. Les ailes ouvertes mesurent de 22cm à 2,20m lorsqu’elles sont complètement dépliées. Le moulin est entièrement dépendant des vents qu’il peut supporter jusqu’à 120 km/heure. Au-delà afin d’éviter des dégâts il est nécessaire de l’amarrer. Les sacs de grain sont montés à l’aide d’un treuil au 3ème étage et sont ensuite vidés dans une trémie, pour être broyés. Une clochette témoin de remplissage indique au meunier quand il est nécessaire de la recharger. Deux girouettes à l’intérieur « les demoiselles » indiquent la direction du vent. Le toit pesant 10 tonnes est alors orienté suivant la bonne direction. Le moulin en activité ne peut pas être quitté par le meunier. De là vient l’expression : on ne peut pas être au four et au moulin.
Nous prenons ensuite la direction de Sallertaine, l’île au sel, qui était autrefois entouré de marais recouvert d’eau en hiver, formant « le marais blanc ». Ce village a pour originalité d’avoir deux églises. La première romane, que l’écrivain René BAZIN a sauvé de la démolition. La seconde, de style néo-gothique a été construite en 1906. Aujourd’hui c’est un village abritant des métiers d’Art. Cette région est entièrement recouverte de marais. A l’époque en l’absence de routes la yole, une barque à fond plat, était utilisée pour les déplacements. Une famille pouvait en posséder 3 : une petite pour le braconnage très pratiqué, une moyenne pour la famille et les déplacements pour aller vendre les canards et poulets au marché et une grande pour le transport du bétail.
L’écomusée de « Daviaud » nous plonge dans l’univers des maraichins : les marais salants, la ferme avec sa meule arrimée avec de la paille tressée pour résister au vent, le potager en hauteur pour éviter l’eau, les animaux (cochons, moutons, cheval de trait, maraichines (la vache du pays), chèvres, coqs, poules et canards. La pile en roseau des canards (abri) est entourée de paille tressée avec une base d’argile.
Deux types d’habitat sont représentés. La maison faite de pierres et de tuiles est la propriété de fermiers aisés car il fallait faire venir les pierres inexistantes dans le marais. La toiture est en tuile pigeonnée avec la tuile gouttière.
La bourrine est l’habitat des pauvres gens. Elle est construite sur un délaissé de charraud (pièce de terre inculte). Les bigots, sorte de parpaings, sont faits d’un mélange de terre argileuse, de paille et d’eau. Après leur séchage la bourrine est montée en 3 levées. Mais dès le premier niveau posé l’espace de la cheminée était défini dans un pignon et un feu y était allumé, indiquant la présence de la construction. L’élément central est la cheminée où l’on brûlait des bouses de vache séchées (bousats), encadrée par deux lits sur pied à cause de l’eau qui pénétrait dans la bourrine. Le toit est fait de roseaux coupés dans les fossés. Malgré un habitat dispersé la solidarité était exemplaire pour la construction des bourrines.
Les différentes parcelles cultivées sont séparées par de nombreux canaux. Aussi pour les franchir afin d’éviter de grands déplacements deux solutions : l’hiver la yole toujours utilisée, l’été la « ningle » à sauter (une perche en bois). Nous apprécions la dextérité de l’animateur lors d’une démonstration. Au cours de la visite des costumes une photo d’amoureux sous un parapluie nous interpelle. Dans ce plat pays sans arbres ni bosquets il est difficile de se cacher. Aussi le grand parapluie était l’élément indispensable pour se mettre à l’abri des regards ! Ainsi se termine cette visite et nous regagnons le club ravis de toutes ces découvertes.
Mercredi 9 juin nous avons une matinée libre où chacun a ses occupations, aller au marché de St Jean de Monts, se promener, se baigner. Nous partons en début d’après-midi pour Les Sables d’Olonne en passant par le front de mer. Nous faisons un arrêt à La Chaume, le berceau de la cité marine, qui est le quartier des marins pêcheurs. Nous passons devant la tour d’Arundel avant de faire un arrêt pour visiter le prieuré St Nicolas. Ce point de vue nous offre une superbe vue d’ensemble des Sables d’Olonne. L’origine d’Olonne vient d’Olonna, petite éminence sur la mer. La ville s’est développée autour de la plage de sable fin. Elle compte 16 000 habitants et l’agglomération en comptabilise 60 000. Ses activités maritimes tournent autour du port de plaisance (1 600 anneaux), le port de commerce et le port de pêche qui a pour spécialité la sole, un poisson noble. La plaisance occupe une part importante de l’activité et tourne autour de BENETEAU. La première génération de l’entreprise familiale construisait à l’origine les bateaux de pêche à la voile puis à moteur. La deuxième génération a développé la petite plaisance. En 1967 elle a participé au premier salon nautique. La société comptait alors 17 emplois. La troisième génération avec Madame ROUX-BENETEAU a continué de développer la plaisance et aujourd’hui la société emploie 7 500 personnes sur différents sites. Elle est présente dans le monde entier et construit des voiliers de 60 pieds. La ville est partenaire de la course VENDEE GLOBE. En nous promenant sur le remblai nous remarquons les plaques commémoratives des vainqueurs des différentes éditions de la course. Puis nous quittons le remblai pour aller dans le quartier de « l’île PENOTTE ». A l’origine c’est une expression qui voulait dire qu’on ne savait pas où était une personne quand la réponse était : il est parti à l’île penotte… Nous découvrons dans l’entrelacs des petites rues, les façades décorées de tableaux de coquillages réalisés pendant 20 ans par l’artiste Danièle AUBIN-ARNAUD. Nos pas nous mènent au travers des rues piétonnes devant la superbe halle sur trois niveaux (en compétition cette année, du plus beau marché de France). La visite se poursuit par l’imposante église NOTRE DAME DE BONPORT construite sous RICHELIEU. A l’époque le port de pêche était très important d’où l’importance de l’église. La journée se termine et nous rentrons au club où un apéritif nous attend, avant le dîner.
L’île d’YEU est au programme de ce jeudi 10 juin. Son nom vient de « Insula Oya » et elle est à la fois une commune, un canton et une paroisse. Ses habitants sont appelés les Ilais ou les Ogias ou encore, les Ogiens. Elle s’étend sur 11km de long pour 4,5 de large. C’est l’île la plus éloignée du continent (20km) parmi les îles du Ponant. Et l’on dit d’elle que c’est « un grain de granit tombé du chapelet des îles bretonnes ». Après une traversée de 45mn au départ de Fromentine nous mettons pied à terre à 10h15. Afin de respecter les contraintes sanitaires le groupe se scinde en deux pour la suite du programme. Le premier groupe visite PORT JOINVILLE avant le déjeuner à midi. Pendant ce temps le deuxième groupe part en bus pour le tour de l’île commenté. La visite commence par la côte Est face au continent, jusqu’à la pointe des Corbeaux. La dune plantée de pins maritimes et de cyprès pour protéger du vent, borde les plages. L’île possède un patrimoine remarquable de plantes : 776 espèces. Le phare des Corbeaux construit en 1862, a été détruit par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale et reconstruit en 1950. Après cette petite halte nous nous dirigeons ensuite vers le petit port de La MEULE en passant par Saint SAUVEUR. C’était autrefois la capitale de l’île avec son église du 11ème siècle. Ce petit port était fréquenté par les sloops, des bateaux ventrus permettant d’accueillir les casiers pour la pêche du homard bleu et de la langouste. Ces casiers ainsi que le matériel de pêche, étaient entreposés dans de petites cabanes en bois avec des noms évocateurs : « la mounette », « Pépone », « le petit facteur », « la tenaille », « ma cocotte », « chat douf oué », « Timéo »… Leurs propriétaires ont obligation aujourd’hui de les entretenir.
Sur l’île il existe aussi une longue tradition de surnoms, liée aux nombreux homonymes. Ces surnoms : « le diable », « le pape », « Jésus », « la mère canard », « radio petite culotte » se transmettent de génération en génération et les personnes sont davantage connus par ceux-ci. Il n’est donc pas rare d’entendre que le diable, le pape et Jésus se retrouvent autour d’un café !
Nous montons à la chapelle Notre Dame de Bonne Nouvelle pour y admirer le point de vue. C’est également un lieu de pèlerinage le lundi de Pâques pour les marins disparus en mer, une tradition toujours respectée aujourd’hui. Nous poursuivons vers le vieux château. Ce château construit sur le bord de côte, devient une île à marée haute. C’était un lieu de refuge pour les habitants en cas de conflit. Il possédait une citerne à eau permettant une autonomie en cas de siège. Louis XIV l’a fait bombarder afin d’éviter sa prise par les Anglais. En représailles, son gouverneur « Jeanne de BELLEVILLE » est devenu la première femme pirate, n’hésitant pas à attaquer la marine française. Ella avait pour réputation de laisser un témoin afin qu’il puisse raconter le massacre et ainsi semer la terreur. Après un petit arrêt devant le dolmen des « Petits Fradets » nous voici de retour à PORT JOINVILLE. Elle est devenue la ville principale car l’activité maritime s’y est déplacée. Aujourd’hui c’est un port de pêche, un port de plaisance et une gare maritime. Elle a eu un grand passé d’usines. Il y avait 5 conserveries avec une activité importante autour du thon blanc et de la sardine. Pour cela les bretons y ont apporté leur savoir-faire et l’activité était florissante. Les bancs de sardines s’étant déplacés, la dernière conserverie « la société des produits alimentaires de l’île d’YEU » a fermé ses portes en 1994.
Il est déjà 13h : le premier groupe part pour effectuer son tour de l’île pendant que le deuxième se retrouve autour d’un copieux déjeuner. Après celui-ci nous découvrons au centre-ville, les petites venelles en quinconce afin de se protéger du vent. Sur le port nous passons devant « l’abri du marin », l’ancien bâtiment abritant la vedette de la SNSM et un vieux thonier, témoin de la pêche à la ligne du thon. Après une pêche intensive pendant plusieurs années, les pêcheurs sont revenus vers une pêche traditionnelle plus respectueuse de l’environnement et du poisson, pour 1000 tonnes pêchées à l’année. La criée proprement dite n’existe plus sur l’île car les ventes se font désormais aux Sables d’Olonne. Les bâtiments sont utilisés pour les déchargements et la vente locale. Nous prenons ensuite la direction de l’église et nous remarquons des maisons à étage à contrario des nombreuses maisons basses que nous voyons depuis notre arrivée en Vendée. De nombreux volets sont peints en bleu et vert, traditionnellement avec le reste de peinture des bateaux. Les tuiles sont posées en tige de botte pour résister au vent, avec un débord pour la gouttière. Une petite halte devant la maison où est décédé le maréchal PETAIN qui est resté prisonnier sur l’île de 1945 à 1951. Il est inhumé dans le cimetière de l’île, la tombe tournant le dos au continent, symboliquement à La France. Nous arrivons devant l’église de style néoclassique édifiée sur l’emplacement d’une première chapelle dédiée à Notre Dame de Bon Secours. L’église Notre Dame du Port fut inaugurée en 1829. La façade est composée d’un fronton porté par quatre colonnes, et un clocher comportant une tour carrée surmontée d’une tourelle – campanile à bulbe. Nous y admirons de nombreux exvotos et un orgue imposant. Nous redescendons vers le port en passant par la rue des mariés. C’était le trajet entre la mairie et l’église, et elle est toujours utilisée lors des mariages. Après un petit temps libre pour flâner nous reprenons le bateau et nous rentrons au club heureux de cette belle journée. Les amateurs de pétanque vont pouvoir après le dîner disputer un tournoi en nocturne proposé par le club, le couvre-feu étant passé à 23h.
Pour cette dernière journée de découverte ce vendredi 11 juin notre destination est Saint Gilles Croix de Vie. Auparavant à BRETIGNOLLES nous faisons une halte au musée « Vendée miniature ». Nous plongeons dans l’univers d’un village vendéen en 1920. Seize années de travail ont été nécessaires avant de pouvoir admirer aujourd’hui cette reconstitution des plus fidèles : 50 bâtiments recouverts de 88 000 tuiles en argile. Six cents personnages en tenue d’époque, animent les représentations des scènes du quotidien : la foire, le battage du blé, la gare de St Laurent sur Sèvre reproduite à l’identique, les bohémiens, le coiffeur, le boulanger, le cordonnier, le tonnelier, le chapelier, le boucher, le café, le tailleur, l’église construite avec les matériaux d’origine (au total 500 kg dont 37kg pour les 12000 ardoises de la toiture), les véhicules hippomobiles, la charrette du boulanger, le chaisier, le menuisier, le sabotier, le forgeron, le potier (pots à mogette, diable pour les pommes de terre), le charron, la moisson, les pompiers, la cave, la partie de palets typique en Vendée, le pressoir, les vendanges, l’entrainement des haras nationaux avec le squelette (véhicule) qui sert au dressage des chevaux, le moulin à vent, son meunier et sa maison, les conscrits avant le départ au régiment, le travail des champs notamment l’arrachage des pommes de terre, le deuil avec le corbillard allant au cimetière, le quincailler où l’on trouve tout, l’épicerie où l’on vient une fois par semaine, l’hôtel, le marché, le vannier avec ses paniers pour la récolte des fruits et légumes, la mairie et la noce où les mariés doivent faire « la danse de la brioche » qui est offerte par le parrain ou la marraine, la pharmacie, la poste, le rémouleur, les travaux d’automne, la gare avec le train qui circule, le ramassage des betteraves, tuer le cochon, faire le beurre, le potager, la ferme : l’étable et la traite des vaches, le lavoir, le tissage, le moulin à foulon pour augmenter la solidité du drap de laine. Pendant notre visite la nuit et tous ses bruits nous a surpris à trois reprises, et chaque fois le soleil s’est levé avec le chant du coq.
La reconstitution s’enrichit toujours de nouvelles scènes chaque année. Cette passionnante visite s’achève et nous partons pour le déjeuner au restaurant à SAINT GILLES CROIX DE VIE. Après cette pause gourmande nous partons à la découverte de la ville. C’est la réunification de deux communes en 1967, SAINT GILLES et CROIX DE VIE séparées par la rivière LA VIE. L’activité portuaire y est importante. La capacité d’accueil du port de plaisance est de 1000 anneaux. C’est également le berceau de BENETEAU. Le port de pêche lui, est très actif. Il se compose d’une première darse (bassin) réservé à la sardine et d’une deuxième pour les autres techniques de pêche. Une centaine de pêcheurs travaillent sur 40 bateaux, 4000 tonnes de poissons sont pêchées à l’année. Dix d’entre eux sont spécialisés pour la pêche à la sardine de mai à septembre. Le matin, une fois le bateau chargé en glace pilée, ils partent à deux pour le périmètre de pêche repéré par le sonar entre l’île de Ré et SAINT NAZAIRE. Chaque bateau prend une extrémité du filet (technique en bœuf) et lorsqu’il est remonté les sardines sont récupérées sur un seul bateau par pochée de 500kg. Les prises quotidiennes varient de 6 à 7 tonnes jusqu’à 12 tonnes pour une journée exceptionnelle. La deuxième darse est réservée à la pêche des autres poissons et crustacés. La pêche à la palangre (pêche à la ligne) est plus respectueuse de l’environnement. Les lignes atteignent 150m de long. Les poissons, bar, lieu, merlu sont de meilleures qualités et vendus plus chers. Pour la sole le filet maillant est utilisé, et pour le St Pierre le filet trémail. Pour les crustacés, crabes, langouste, homard les casiers sont posés la veille, repérés par des fanions et relevés la journée suivante. Deux pêcheurs pratiquent une pêche haut de gamme, IKEJIME. C’est une méthode japonaise d’abattage du poisson qui ne le fait pas souffrir et permet de le conserver plus longtemps. La pêche est déchargée à la criée et la vente se fait aux professionnels. Nous longeons ensuite le port de plaisance. Il accueille 2500 bateaux à l’année possède une cale de carénage pour l’entretien.
Nous quittons ensuite la zone portuaire et passons par le quartier du Maroc. Au 17ème siècle les maures fuyant les troubles, trouvent refuge dans la région. Les habitants leur proposent cette zone un peu marécageuse pour s’établir. Ils aménagent ce quartier en y apportant des pierres de leste (pierres utilisées pour lester les bateaux) pour construire rues et maisons. Il en reste des traces aujourd’hui sur quelques maisons. Ils apportent aussi la technique de pêche au filet en pleine mer permettant les campagnes de pêche à la morue et la découverte de la sardine. Fin du 19ème, sept conserveries étaient en activité. C’était une vie en communauté où régnait une grande solidarité. Dans les conserveries pour pouvoir garder les enfants, les femmes travaillaient à tour de rôle, alors que les hommes étaient en mer. Le travail débutait à l’appel de la corne de brume dès l’arrivée du bateau peu importe l’heure, le matin comme le soir ; le travail pouvait commencer à 21h ! Après quelques flâneries dans les rues nous nous dirigeons vers l’église. Elle possède une chaire très imposante, quelques exvotos, et un bel orgue.
Après cette petite halte nous nous rendons à la conserverie GENDREAU qui existe depuis 1887 et emploie 250 à 300 personnes à l’année. Le nom de la sardine vient de Sardaigne où les Grecs avaient remarqué son abondance dans la zone côtière. Un premier groupe visualise un petit film avec des témoignages de pêcheurs tandis que le deuxième découvre le musée. Une devise d’Alain BENNET nous accueille au musée « la vie est comme une boîte de sardines, nous en cherchons la clé ». La visite nous apprend les étapes de la mise en boîte de la sardine : arrivage, saumurage, étêtage, éviscération, mise en grille, séchage, cuisson, égouttage, parage, mise en boite, jutage, sertissage, stérilisation et dégustation !!!
Nous y voyons l’évolution des techniques de la pêche. De 1900 à 1950 la pêche se fait au filet droit et les prises étaient de l’ordre de 100 à 150 kg par jour. De 1950 à 1980 le filet tournant ou « bolinche » arrive et les prises journalières passent de 1000à 1500 kg par marée. Depuis 1986 le filet pélagique et la pêche au bœuf permettent de ramener 5 à 7 tonnes de poisson par bateau, avec 5 hommes d’équipage. Après une dégustation sympathique et quelques achats nous rentrons au club par la corniche et ses belles villas aux architectures variées. Après le dîner une promenade pour admirer le coucher de soleil nous est proposée par Claire, afin de clôturer le séjour.
Après le petit déjeuner du samedi 12 juin chacun reprend le chemin du retour heureux de la semaine que nous venons de passer ensemble.