Marcel Le Grand, adhérent de l’ANR29 , vient d’écrire un livre autobiographique « Mémoires d’un postier quimpérois »
Nous l’avons rencontré chez lui dans sa maison du quartier de Kerlaéron à Quimper.
Marcel comment t’es venue l’idée d’écrire ces mémoires ?
L’idée m’est venue en lisant dans Ouest-France un article sur le livre publié par une jeune Malgache, Alida Rasoanandrasana, qui raconte son intégration à Quimper.
Aidé par Aude Courjault, écrivaine publique, j’ai donc commencé à écrire mon histoire, de ma naissance en 1938 dans une petite ferme de Toulven sur la route de Bénodet, grâce aux archives familiales de 1936 à 45 et jusqu’à aujourd’hui à Kerlaéron où j’habite, depuis… 50 ans !
Comment es-tu devenu facteur ?
Premièrement je suis entré dans le monde du travail à 14 ans, d’abord comme menuisier chez un artisan, puis à 18 ans, à la briqueterie de Cornouaille avant de partir pour deux années en Algérie.
Libéré, je décide d’entrer à La Poste. C’est une idée que j’avais depuis longtemps. J’ai potassé toutes les dictées du Gabet (Vocabulaire et méthode d’orthographe de 1956) et le jour du concours je suis tombé sur une dictée révisée la veille. J’ai fait zéro faute, j’ai été reçu et me voilà nommé à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). À l’époque il fallait venir avec son vélo, la Poste ne le fournissait pas, pas plus que le logement, il nous fallait nous débrouiller. J’y suis resté trois ans avant une mutation dérogation santé à Saint-Brieuc et quatre ans après je reviens à Quimper en 1969. Entre les deux je me suis marié en 1964 avec Yvonne, à Esquibien.
Quel est ton meilleur et ton plus mauvais souvenir de ta vie professionnelle ?
J’ai un très bon souvenir de ma vie professionnelle car j’aimais beaucoup mon travail. J’ai rencontré beaucoup de gens et j’aimais le contact avec les clients.
Côté mauvais souvenir, j’ai eu quelques accidents et chutes. Un jour j’ai glissé avec mon vélo sur une plaque d’huile et dans ma chute ma tête a heurté le trottoir.
J’ai aussi eu des mésaventures, notamment lors d’une tournée à Pluguffan où j’ai cassé une pédale et, comme je ne pouvais pas réparer, je suis rentré a Quimper avec une seule pédale.
Tu es aussi sportif et militant associatif.
Enfant, je voulais être coureur cycliste. Comme facteur faisant toujours mes tournées à vélo j’avais un entraînement gratuit tous les jours. Et comme à Quimper, les côtes on connaît, je suis devenu un bon cyclo. Pour preuve, en 1979, je participe à la cyclo Quimper-Grenoble (1 000 km) et enchaîne avec Paris-Brest-Paris (1 200 km), que je boucle en 78 heures et 56 minutes. J’ai aussi participé deux fois aux France vétérans de cross-country et à la marche postale européenne en 1993.
Puis un jour j’ai dû abandonner à regret la course à pied pour cause de douleurs aux articulations et je me suis mis à la pétanque que je pratique toujours à 85 ans. Autre aspect important de ma vie, l’engagement associatif dans l’association de quartier Kerlaëron III, à Ergué-Armel, dont je deviens président en 1986.
Au départ on s’est mobilisé pour l’amélioration du cadre de vie des habitants du quartier, puis j’ai proposé la création de la fête de quartier, organisé des sorties familiales à la découverte des trésors de la Bretagne (22 sorties, 1 570 participants), des randonnées dans le cadre des soirées de l’environnement, des repas avec animations musicales, salle des Hospitaliers-Saint-Jean, etc. Après 20 ans de bons et loyaux services comme président j’ai rendu mon tablier. Aujourd’hui, je m’occupe de mon club de pétanque loisir, que j’ai créé en 1990, et je suis heureux d’y retrouver mes amis dans une ambiance conviviale.
A la suite de notre rencontre très agréable avec Marcel, nous sommes repartis avec son livre qu’il nous a gentiment dédicacé.
Interview et texte réalisés par Véronique Guille et Daniel Jézouin.